Optimiser son départ à la retraite
Depuis le 1er septembre 2023, l’âge légal pour partir à la retraite est fixé à 64 ans pour les personnes nées à partir de 1968, donc si le nombre de trimestres est atteint pour avoir le taux plein, le départ est possible. Mais, selon les situations, l’activité professionnelle peut se poursuivre au-delà de cet âge pour bénéficier de droits supplémentaires, ou elle peut s’arrêter avant le taux plein.
- La surcote par exemple, qui permet une majoration de 1.25% des trimestres supplémentaires.
- Inversement, il est possible de partir à la retraite à 62 ans sans avoir atteint le taux plein. Dans ce cas, le système du régime général appliquera une décote (abattement de 0.625% par trimestre manquant).
Pour les personnes nées jusqu’en 1961, l’âge de départ avec taux plein est fixé à 62 ans, et 63 ans pour les personnes nées en 1964.
Partir avant l’âge du taux plein ? Cela est possible, c’est ce qu’on appelle la retraite anticipée. Les carrières longues peuvent en bénéficier si vous avez obtenu au moins 5 trimestres à la fin de l’année civile de vos 20 ans et avoir le nombre de trimestres requis. Les personnes ayant exercé un travail considéré comme « pénible » (travail de nuit, en milieu hyperbare, répétitif, températures extrêmes, nuisances sonores) peuvent également bénéficier de cette retraite anticipée en faisant une demande et en respectant certains critères précis.
Votre employeur ne peut pas vous contraindre à partir à la retraite entre l’âge légal et celui du taux plein. En revanche, il peut vous proposer de prendre votre retraite, par écrit et trois mois avant cette échéance. Si votre employeur veut vraiment que vous partiez, il devra vous verser une indemnité égale à celle de licenciement, qui sera fiscalisée. Ce n’est qu’à vos 70 ans que votre employeur pourra demander votre mise à la retraite d’office, même sans avoir votre accord.
Choisir le bon moment de départ çà la retraite
Il faut programmer son départ en retraite pour ne pas par exemple, partir au mois de mars alors que celui-ci ne comptabilisera pas un trimestre en plus. Pour les salariés, le salaire annuel moyen permet de calculer la retraite. En effet, une moyenne sur les 25 meilleures années de salaire brut est faite, dans la limite du plafond de la Sécurité Sociale.
À savoir : l’indemnité de départ en retraite est fiscalisée et peut faire changer le prélèvement à la source. Il vaut mieux l’encaisser au début de l’année où l’on part à la retraite.
Depuis 2019, un salarié futur retraité, doit compter avec la règle du Bonus-Malus Agirc-Arcco : si vous partez à l’âge du taux plein, votre retraite complémentaire subira une décote de 10% pendant 3 ans, sauf exceptions. Cette règle ne s’applique pas si vous partez à 67 ans. Face à cela, vous pouvez partir malgré tout, ou alors patientez une année de plus avant de liquider votre retraite, et vous bénéficiez d’une surcote de 5% par an de la retraite de base. Si vous reportez votre départ de 2 ans, vous bénéficiez du bonus de 10% pendant un an de la pension Agirc-Arcco.
Le rachat de trimestres
Ce mécanisme vous permet de partir à la retraite avant d’avoir obtenu le taux plein. Il permet de faire le plein de trimestres à des périodes où vous n’avez pas pu cotiser. Ce n’est possible que pour les années où vous avez acquis moins de quatre trimestres. À noter que vous ne pouvez racheter que 12 trimestres maximum. Ce mécanisme est ouvert à tous les assurés des régimes de base (salariés, libéraux, fonctionnaires, indépendants, personnes ayant travaillé à l’étranger, en cas d’études supérieures, les détenus avec un travail pénal).
Cependant, cette opération est coûteuse : la valeur du trimestre est calculée selon le niveau de revenus et l’âge au moment de la demande (qui doit être faite au cours de l’activité et non à la veille du départ à la retraite). Les sommes varient entre 3 000 et 6 000 € l’unité, que vous pouvez étaler sur plusieurs années.
Les sommes déboursées pour racheter les trimestres sont déductibles du revenu imposable. L’économie d’impôt dépend de la tranche marginale d’imposition, avec un excédent reportable sur plusieurs années en cas de rachat supérieur au montant de l’impôt.
Cumul emploi-retraite
Ce mécanisme vous permet de compléter votre pension de retraite qui vous parait trop juste pour subvenir à tous vos besoins, ou tout simplement de continuer à travailler si vous ne voulez pas stopper entièrement l’activité professionnelle.
Une seule condition : faire valoir définitivement ses droits à la retraite et donc interrompre son contrat de travail, exception des professions libérales qui peuvent la poursuivre. Ce cumul est accessible à toutes les catégories d’actifs et peut être intégral ou plafonné :
- Cumul intégral : il faut partir à la retraite au taux plein et demander l’intégralité des pensions obligatoires. Dans ce cas, une reprise immédiate du travail est possible.
- Cumul plafonné : il s’applique à défaut de remplir les conditions pour avoir l’intégral. Le plafonnement est fixé par la loi et peut faire subir une minoration de la retraite si celle-ci dépasse le plafond.
Attention à votre imposition au passage à la retraite !
Les pensions perçues à la retraite remplacent vos revenus d’activités et sont donc toujours imposables. Certaines indemnités perçues à cause du départ à la retraite peuvent également être imposables.
Attention également si vous partez vivre à l’étranger pour votre retraite, le régime fiscal diffère ainsi que la couverture sociale. Il faudra peut-être faire des demandes pour avoir la couverture sociale selon les pays visés. En revanche, pour la fiscalité, celle-ci peut parfois être avantageuse. En effet, le système de double imposition conclu par convention entre la France et d’autres pays, vous permet d’opter pour la fiscalité du pays dans lequel vous vous rendez.